Les stratégies ultradéfensives n’ont pas su tirer parti des fluctuations liées aux tensions tarifaires.
L’excès de prudence a freiné les performances semestrielles des portefeuilles surpondérés en liquidités. Une tendance qui, selon nous, devrait s’accentuer dans les prochains mois car les baisses de taux à venir amplifieront le coût d’opportunité d’une trop forte allocation en «cash».
Des surprises positives sur les bénéfices
L’«exceptionnalisme américain» résiste aux incertitudes macroéconomiques. Plus de 70 % des sociétés du S&P 500 ont en effet dépassé les estimations de bénéfices, et 82% ont surpassé les attentes sur le chiffre d’affaires. Les banques américaines ont entamé la saison des résultats avec des signaux favorables s’agissant de la croissance et de la résilience des consommateurs face à l’inflation.
Les entreprises technologiques, en particulier, ont surpris positivement. Après les solides résultats d’Alphabet, la société Meta a connu une accélération de la croissance de ses ventes. Elle a également présenté des plans d’investissement ambitieux dans l’intelligence artificielle (IA), tandis que l’activité «Cloud» de Microsoft a affiché une performance robuste, portée par la demande en IA. De son côté, Apple a publié sa plus forte croissance trimestrielle en termes de revenus en plus de trois ans. Plus mitigés, les résultats d’Amazon ont été ternis par des prévisions prudentes pour sa division «Cloud» ainsi que par les coûts liés à d’importants investissements dans l’IA.
La dynamique de l’IA, renforcée par la perspective de la normalisation de la politique monétaire américaine – avec deux baisses de taux d’intérêt escomptées d’ici à la fin de l’année –, devrait contribuer à la poursuite de l’élan du secteur technologique.
Un potentiel de rallye modéré
Les accords commerciaux conclus entre les Etats-Unis et leurs partenaires – ainsi que ceux restant à sceller –, devraient aider à dissiper les incertitudes autour d’une guerre commerciale. Dans ce climat d’apaisement, les investisseurs recentrent progressivement leur attention sur les indicateurs économiques et les fondamentaux des entreprises.
En dépit de ces signaux encourageants, la contraction de la prime de risque à 3,1% devrait limiter la progression des actions, tandis que le rendement du bon du Trésor américain atteint 4,2%. Cette contrainte s’ajoute à des niveaux de valorisation déjà exigeants, le S&P 500 se négociant à 22,4 fois les bénéfices anticipés.
Sur le marché obligataire, opter pour une stratégie de portage composée d’instruments à haut rendement («high yield») devrait permettre d’atténuer les effets de la normalisation monétaire. Depuis le début de l’année, le segment «high yield» ainsi que la dette subordonnée bancaire AT1 (Additional Tier 1) en dollar US ont enregistré une performance de 6,5% chacun, surpassant celle du bon du Trésor américain (4,4%).
Dans cet environnement, nous favorisons une allocation diversifiée entre les différentes classes d’actifs afin de maîtriser les risques, sans pour autant compromettre la performance. Un portefeuille sous-investi se prive non seulement du potentiel d’appréciation des actions et des obligations, mais également de l’accumulation des revenus générés par les dividendes et les coupons.
Les opinions exprimées sont celles en date du 07.08.2025 et sont susceptibles d’évoluer sans préavis. Toutes prévisions ou prédictions, fournies le cas échéant, sont uniquement indicatives et ne sauraient être garanties d’une quelconque manière.