Camerata Venia se compose de jeunes musiciens professionnels de Suisse romande, qui se voient offrir l’opportunité d’exprimer leur talent aux côtés d’artistes de renom en jouant un répertoire unique.
Le dernier concert proposé cette année, intitulé ‘Découvertes et retrouvailles’ et qui devait se tenir le 23 novembre, n’a pas pu se dérouler en présence du public en raison des restrictions locales liées à la pandémie. Il a donc été enregistré à huis clos et diffusé sur la chaîne YouTube de Camerata Venia.
Deux Concertos nous sont ainsi offerts par la violoncelliste Anastasia Kobekina et la pianiste Zlata Chochieva, sous la direction de Gleb Skvortsov.
Pour écouter ce concert et vivre un beau moment musical, nous vous invitons à cliquer sur ce lien.
Trois questions au chef d’orchestre de Camerata Venia
Comment concevez-vous le programme d’un concert ?
Je pense à nous et au public. J’assemble les œuvres de manière à ce que le programme contienne de l’originalité, et aussi une dimension de défi. On me dit souvent que nos programmes sont beaux et intéressants parce qu’ils permettent de découvrir des œuvres méconnues. Nous pourrions nous contenter de jouer des ‘tubes’, mais notre fierté professionnelle nous pousse à explorer une grande variété de répertoires.
Quand répétez-vous ?
Une fois que le programme est arrêté, nous faisons appel aux musiciens, qui viennent de Suisse mais aussi parfois de Lyon, de Paris ou de Berlin. Ce sont tous des professionnels, qui commencent généralement leur carrière: Camerata Venia leur permet d’acquérir de l’expérience, de nouer des contacts et d’enrichir leurs répertoires. Un mois avant le concert, nous leur transmettons les partitions afin qu’ils les étudient.
Les répétitions ont lieu à Genève et sont concentrées sur les deux journées précédant le concert, ce qui implique un engagement physique et émotionnel important. Le défi le plus délicat à relever n’est pas lié à la technique – tous les musiciens ont un très bon niveau – mais à la cohérence: il faut faire naître l’alchimie au sein de l’ensemble. En tant que chef d’orchestre, je me dois de donner aux musiciens le goût des œuvres pour qu’ils aient du plaisir à les jouer.
Il vous arrive régulièrement d’«arranger» des œuvres. En quoi cela consiste-t-il ?
Notre répertoire comporte plusieurs volets. Les œuvres originales sont jouées avec l’effectif pour lequel elles ont été créées. D’autres œuvres, comme les concerts de Bach, peuvent être interprétées avec un effectif plus ou moins important en fonction de la taille de la salle.
Il y a enfin tout un répertoire que j’arrange pour pouvoir le jouer avec moins de musiciens. Généralement, un grand orchestre symphonique compte, dans ses vents, deux à trois flûtes, deux hautbois, deux clarinettes et deux bassons et, dans ses cuivres, quatre cors, deux ou trois trompettes, trois trombones et trois tubas. Dans un arrangement, je garde par exemple six vents et six cuivres, mais je veille avant tout à préserver la qualité de l’œuvre.