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UBP dans la presse 27.02.2017

Retournement des marchés: un phénomène politique ou économique ?

Retournement des marchés: un phénomène politique ou économique ?

Le marché des actions suisses a pu traverser les bouleversements politiques de 2016 et sera soutenue en 2017 par une situation économique favorable.


Le marché des actions suisses est résolument tourné vers l’international. Les développements économiques et politiques en Asie et aux Etats-Unis, et dans une moindre mesure en Europe, ont une influence primordiale sur la santé des sociétés cotées suisses, qui génèrent plus de 90% de leur chiffre d’affaires à l’étranger. De ce fait, le calme politique et économique en Suisse offre une base solide pour le développement de ces entreprises, mais pour des tendances à court et moyen terme, ce sont les renversements politiques récents, surtout aux Etats-Unis, ainsi que la situation dans les marchés à forte croissance de valeur ajoutée qui influent sur la santé des sociétés.

Par conséquent, la surprise suscitée par les grands événements politiques de 2016 pourrait entraîner un retournement propice aux marchés actions globaux en général, et en particulier au marché actions suisse. Le vote en faveur du Brexit au Royaume-Uni a joué un rôle de répétition générale pour le renversement politique aux Etats-Unis: la capacité des marchés financiers à surmonter la surprise politique du mois de juin a sans doute créé une certaine confiance dans le fait que de tels bouleversements politiques n’étaient pas de nature à déstabiliser les marchés sur le long terme. Effectivement, les investisseurs préfèrent toujours la certitude d’une décision prise (indépendamment du résultat) à l’incertitude d’une décision à prendre. Les marchés en 2016 ont reflété ce mode de fonctionnement: une grande incertitude avant le référendum britannique, puis quelques jours de volatilité, suivis d’une période d’accalmie. Même scénario avant les élections américaines, mais la reprise a été plus rapide. En ce qui concerne le référendum italien, il a suffi de quelques heures pour que le marché se redresse. Les messages actuels des politiciens, qui se basent sur l’amélioration de la situation économique globale, tendent à donner confiance aux consommateurs et au monde des affaires. L’environnement encourage donc un retournement positif des marchés.

Les changements politiques sont-ils à l’origine de cette situation ? Cyniques, nous avons plutôt tendance à croire que l’amélioration de la situation économique dans les pays émergents, la stabilisation du prix du pétrole et l’augmentation de la demande pour certaines autres matières premières, ainsi que la santé florissante de l’économie américaine, ou encore la légère progression de l’activité européenne sont des facteurs plus tangibles et crédibles pour le retournement des marchés que les messages encourageants, mais quelquefois contradictoires, de certains politiciens en vue.

La leçon à retenir est que les marchés sont en mesure de surmonter des décisions politiques étonnantes. Il est plus facile, semble-il, de tenter de prendre des orientations politiques nouvelles lorsque l’économie se porte bien. Le retournement des marchés sera sans doute davantage lié à l’augmentation des taux d’intérêt et à une timide montée de l’inflation – gage de la santé économique américaine – qu’à des décisions, lentes à appliquer, d’un quelconque mouvement politique. Historiquement, il est toujours préférable d’acheter sur le marché actions à l’orée d’une phase d’augmentation des taux et de vendre les titres lorsque les taux sont revus à la baisse. Un frein à ce retournement est à craindre, si le dollar devait s’apprécier trop rapidement ou si les taux devaient augmenter trop vite, donnant lieu à des défis difficiles à surmonter pour les pays émergents. Il va de soi qu’un langage critique sur le commerce international ne sera pas utile à un retournement des marchés, mais la lenteur des décisions politiques est à retenir ici. Tant que des décisions politiques ne sont pas prises, le développement naturel de l’offre et de la demande à l’échelle globale devrait assurer une embellie du commerce international.

En ce qui concerne le marché actions suisse, une santé économique globale en phase d’amélioration, une sophistication grandissante des marchés émergents – adoptant des technologies et une automatisation de plus haute valeur ajoutée –, et une tendance soutenue vers des gains de productivité efficiente sont autant d’éléments qui devraient doper la demande pour les produits suisses. De par son marché bien diversifié sur le plan sectoriel, la Suisse offre des vecteurs de croissance dans le domaine de pointe de la santé (thérapie ciblée avec Roche, production efficiente de produits pharmaceutiques avec Lonza) ainsi que dans les nouvelles technologies contribuant à la révolution industrielle 4.0 (ABB, U-Blox, Interoll, VAT, Comet, etc.), et elle peut participer au financement et à la protection des biens via ses secteurs des banques et des assurances. L’embellie économique, avec notamment une augmentation des taux aux Etats-Unis, devrait également conduire à une situation sur le marché des devises plus favorable pour les exportateurs helvétiques. Bien que le marché suisse démontre à long terme sa capacité à surmonter une devise forte (contrairement au marché japonais, qui est inversement corrélé à sa devise), il est évident qu’un franc suisse stable, voire plus faible, serait bénéfique aux exportateurs helvétiques.

Après une année 2016 quelque peu décevante, les indicateurs pour le marché suisse sont bien orientés pour 2017, tout comme pour la classe d’actifs actions en général. S’agissant du marché suisse, la performance négative sur l’année 2016 mène à une valorisation attractive autour des 17x, la croissance des bénéfices étant attendue à environ 7%, et le rendement du dividende devrait être bien protégé (3.3%). Il est possible, dans un premier temps, que la perception du marché suisse en tant que marché défensif retienne quelque peu la performance relative par rapport à d’autres marchés. Il faudra peut-être attendre que la dure réalité de la mise en place des mesures de croissance mette à mal les promesses faites par les politiciens avant que toutes les qualités de croissance durables et globales suisses puissent être reconnues par les investisseurs.


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Eleanor Taylor Jolidon
Swiss & Global Equity Fund Manager

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Martin Moeller
Swiss & Global Equity Fund Manager

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